Les raisons de l enchainement
Un article de Didier Betemps.
Les raisons de l’enchainement..
JP était l’as des as : son carnet de croix était bien rempli, il en avait usé des chaussons, saupoudré de la magnésie, fait des virées dans le Sud, clipé et déclipé des dégaines, dans le milieu tout le monde le connaissait, et, il connaissait tout le monde.
Malgré son âge, JP avançait encore bien, les p’tits jeunes venaient parfois le consulter pour avoir la méthode, la méthode de JP. Quelques articles avaient décrit sa fureur, sa haine, sa transcendance lors de certains enchainements.
JP connaissait tout des méthodes d’entrainement, des circuits rési, lactat et conti. Son corps s’était sculpté au contact des dévers, bref dans le coin il y avait JP et les autres.
Parfois il aurait pu être menacé dans sa renommée par quelques jeunots, mais très vite les études, les voyages, les plans à droite et à gauche, le travail avaient écarté les prétendants.
Il avait sa cour, constituée de grimpeurs de premier ordre, de grimpeurs de second ordre, d’assureurs et de spectateurs.
JP régnait 3 fois, voire 4 fois par semaine sur sa cour dans la salle du club UP and DOWN . Chaque année, malgré les cotations sèches, qui faisaient l’objet de beaucoup de commentaires, JP se tenait à cœur d’ enchainer toutes les voies : les rouges, les vertes, les jaunes, les violettes, les noires et les autres. Et cette année le challenge était élevé : il lui restait à enchainer la voie de la finale des inter-régionaux, un bon 8b+, que le gagnant de la finale avait parcourue à moitié à vue.
Comme d’habitude, JP avait passé de longues séances à étudier tous les mouvements, les assureurs s’étaient dévoués, et ça montait de plus en plus haut sous les encouragements des pratiquants, rien n’était laissé au hasard, tout avait été calé.
Mais depuis quelques temps, JP était un peu perturbé par l’apparition d’une nouvelle adhérente, une dénommée Marianne, une miss qui arrivait du Sud. Au vestiaire JP avait lorgné la plastique de la dame, échangé quelques mots. Maintenant on se faisait la bise, elle l’avait assuré une ou deux fois.
JP sentait la chose en bonne voie, des sourires échangés pouvaient annoncer des suites favorables.
JP ne voulait pas trop s’engager car à l’approche de la quarantaine et, avec toutes les aventures qu’il avait eues, jusqu’en Espagne !!, JP recherchait un coup sûr qui dure ,avec les tendinites qui allaient arriver, les douleurs aux épaules, les temps futurs pourraient réclamer un peu de douceur.
Mais malgré ses précautions JP était accro, ses hormones s’étaient réveillées, la salle était devenue depuis plus d’un mois un rendez-vous sportif, riche en émotions, et en bourrinage tout de même…
JP n’était plus le même, un peu de fantaisie s’était glissée dans son quotidien, il s’était autorisé quelques relâches dans ses programmes de muscu. Des rêves presque sensuels apparaissaient dorénavant lors des quelques périodes de repos qu’il s’accordait.
JP n’arrivait plus à mémoriser les prises de ce putain d’enchainement, bref JP était perturbé, on ne l’avait jamais vu comme ça, mais la dame était de plus en plus souriante, alors…
Et puis il y eut ce jour, ce moment au vestiaire d’habitude tant attendu, ce tatouage, là, au bas des reins « Pussy ».
JP sentit toute la fièvre du monde monter en lui : il connaissait cette fille de réputation, celle que tout Nice avait montée, celle qui avait éclusé tous les grimpeurs du Sud, celle qui avait laissé son nom au pied de bon nombre de voies : Pussy chatte ; Pussy ici ; Sussy puce ; la poule de Mussy ; madame Claude Pussy ; Pussy-toi de là, c’est mon tour ; Pussy, abusée par les mythes ; …
Non, JP ne mangeait pas de ce pain-là !! Non, pas lui, non il ne céderait pas à la tentation !!
Son corps vibra, il sentit la colère l’envahir, ses veines se gonfler.
Et c’est comme ça que ce jour-là , JP enchaina le projet la haine au corps., on avait retrouver notre JP.
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