Fontainebleau : Rocher de la Reine (Récit)
Article Thierry Guéguen
Ce beau massif inscrit à l’Est dans la Forêt Domaniale des Trois Pignons est assez peu fréquenté malgré le nombre et l’intérêt de ses passages fléchés ou non.
Constitué de 2 versants distincts séparés au sommet (125.5m) par une splendide platière de grès et de lande à callunes (espèce locale de bruyères) il est très agréable de s’y promener :
• Reine Crête sud
La plus proche du parking elle est bien dégagée, exposée au Sud et sèche vite notamment dans sa partie supérieure.
On y trouve deux circuits balisés qui conviennent bien à l’initiation :
Jaune PD+ n°1 partie Ouest très varié (59 passages) créé par Anne Marie BERTIGNY et repris par Oleg SOKOLSKI
Bleu D+ n°2 partie Est (57 passages + 12 variantes) créé par Jean pierre BERTIGNY et repris par Oleg SOKOLSKI
Et de nombreux blocs hors circuits plus ou moins difficiles et exposés ou le grès est en général solide et adhérent.
Le bruit de l’autoroute y est sensible par vent d’ouest ou de sud.
• Reine Crête Nord
La plus sauvage et la moins parcourue, exposée au Nord sous couvert végétale elle reste la zone la plus humide (sol souvent gras). Les passages relativement parsemés, assez hauts (chutes délicates) y sont non fléchés et peuvent être parfois moussus ou lichéneux. Le grès y est plus fragile mais malgré tout très adhérent.
Au sommet de la platière ne pas manquer d’aller voir au Nord Est les magnifiques panoramas de la plaine de chanfroy, des Rochers de Corne-biche (Tour de la Vierge) et de Milly.
Edifices remarquables :
Les aqueducs de la Vanne et du Lunain, patrimoine hydraulique de Paris encore en activité y cheminent d’Est en Ouest. Destinés à alimenter Paris en eau potable sur 173 Kms ces deux canalisations traversent la forêt de Fontainebleau de Morêt sur Loing jusqu’au Sud d’Arbonne puis entrent dans la Forêt des Trois Pignons pour parcourir sous terre tout le versant Nord du Rocher de la Reine.
Grace à des siphons elles passent sous l’Autoroute A6 au niveau des Drei Zinnen (nom d’un groupe de trois sommets des Dolomites célèbres pour ses voies d’escalade marquantes dont le nom Italien est Tre Cime Di Lavaredo) puis s’orientent plus loin au Nord Ouest, plus profondément enterrées, vers les platières préservées du Coquibus.
Historique:
La première canalisation, ouvrage décrété par Napoléon III et construit par Eugène Belgrand, ingénieur du baron Haussmann préfet de la Seine, à qui l’on doit la conception de l’ensemble du réseau d’alimentation en eau et en égouts de Paris dans le seconde moitié du XIXème siècle, fut mise en service après 7 années de travaux en 1874 pour acheminer les eaux potables captées aux sources de la Vanne (affluent de l’Yonne au delà de Sens) au réservoir de Montsouris à Paris. En 1905 on capta celles du Lunain (affluent du Loing) pour la rejoindre. Le tracé est facilement repérable car il est jalonné sur le terrain de bornes en pierre numérotées et reporté en bleu sur les cartes.
Un bloc, une création de l’esprit
En voici quelques nouveaux dégagés (non sans peine en face Nord) collégialement.
Merci à Arnaud mais aussi à Thierry (l’autre), Ben, Yann et coach dans la recherche des méthodes les plus efficaces.
Ben en pleine recherche d’inspiration
Toute ouverture est, au départ, une création de l’esprit et l’œuvre d’une personne imaginative.
Généralement un bon ou très bon grimpeur, qui souhaite faire partager sa connaissance des lieux à ceux qui viennent après lui.
Le jeu consiste à rechercher et découvrir une ligne naturelle pour son intérêt et sa beauté, voire pour son exposition.
À dégager les prises des mousses et lichens, à imaginer les mouvements, enfin à les réaliser en les enchainant.
C’est un travail d’artiste, qui traduit bien le style d’escalade de son auteur. Mais c’est aussi une transmission de l’expérience avec en filigrane le défi :
« Je l’ai fait ! Essayez-donc ».
Il est rare que cette démarche suffise seule à la naissance d’un « beau » bloc, reconnu comme tel par une majorité de pratiquants.
La sanction de la pratique est nécessaire, et en fonction des réactions des répétiteurs, la première ébauche d’esthétique et de difficulté est confirmée ou corrigée dans les semaines, les mois, voire les années qui suivent.
C’est en ce sens que l’on peut parler d’un travail d’intelligence collective.
Un Hippopotame, un Lamentin, un Monstre Préhistorique… A vous d’imaginer !
sur le sentier TMF (Tour du Massif de Fontainebleau balisage blanc et vert) au niveau de la Crête Sud
Platière sommitale, Cuvette gréseuse, Lande à Callune et Molinie
Respectez les autres et l’environnement
Evitez les excès de magnésie
Remportez tous vos déchets…
Et même un peu plus, si vous en trouver !
Bonne grimpe
Chaos Crête Sud : L’érosion qui affouille le sable sous les rochers provoque leur lente descente
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback
Pingback