FRANCE : Hautes-Alpes : Céüse
Un récit de Morgan Raux
L’escalade est pour moi une quête perpétuelle du dépassement de soi même mais aussi une suite d’éblouissements ; vous savez ce sentiment idolâtre qui commence devant l’enchainement d’un 6a en tête, qui se poursuit devant une vidéo du KING Chris et qui trouve son apogée au pied des falaises de Céüse.
C’est après une nuit mouvementée dans le tgv reliant Paris à Gap que notre tout premier périple en indépendance commence véritablement. Nos deux petites heures de sommeil nous laissent penser à une journée de repos, mais une fois dans le taxi en direction de Sigoyer nous apercevons très vite ce magnifique cailloux ; synonyme de « Biographie » pour les jeunes compétiteurs que nous sommes ; qui nous laisse sans voie. Accueil charmant au camping, nous montons la tente en quelques secondes (pourtant pas Quechua) surement poussé par le rocher qui semble maintenant crier nos noms.
Le temps d’enlever les étiquettes de mon investissement matériel opéré pour l’occasion et nous attaquons la célèbre marche d’approche au pas de course. (Purificatrice pour certains abominable pour d’autre, elle peut vite devenir très pénible lorsque il faut gravir ce sentier chargé de matos ainsi que la copine épuisée au bout des bras.) Les quelques 800 mètres de dénivelés ont raison de nos ardeurs et de nos t-shirts car c’est dégoulinant et beaucoup moins fringant que nous franchissons les derniers pas qui nous séparent encore du secteur de la « Cascade ». C’est en bon résineux que nous décidons de prendre nos marques dans ces énormes dévers parsemés d’autant de trous que de voies mythiques.
Cette falaise est le rendez vous entre vous et vos amis que vous ne connaissez pas encore.
L’engagement rejoint ici notre discipline et il m’arrive de rester perplexe lorsque descendant après un plomb d’une quinzaine de mètres on m’annonce que la voie vient d’être rééquipé et que le nombre de points a presque doublé.
La fatigue a bientôt raison de nous mais la nuit est vite avalée et c’est maintenant 10 jours d’utopie qui s’offrent à nous, et déjà les dates tombent quant à un retour l’année suivante.
« Poly » est un terme grec qui marque la pluralité, Céüse en est la traduction française.
En effet, des junkies américains et italiens aux Stakhanov russes et coréens sous la houlette de leur coach aux allures militaires, du collant old school aux jeunes prodiges dont le chiffre de la cotation effectuée dépasse celui de son âge, tous les publics se côtoient ici.
Le qualificatif de « super marché » est même évoqué, cependant si tel est le cas Auchan est mon nouvel « Eldorado ». Les styles sont tout aussi variés du dévers à colo à la dalle à grattons des couennes aux grandes voies, les insatisfait ne sont pas grimpeurs. La légende dit même qu’il y a des blocs dans la vallée.
Enfin, toutes les commodités sont réunies : superette et marchand d’escalade ambulant, les prix sont raisonnables il parait même que l’eau chaude y coule, sans doute une autre légende…
J’espère vous avoir transmit mon affection pour ce paradis, de plus le lac de Serre Ponçon est à proximité pour les jours de repos et offre un tout autre décor non moins paradisiaque.
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